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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/458

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qu’ils pourront être d’usage pour toi ; voulant en cela te donner un gage de mon amitié, et ne doutant pas, mon cher Tobie, de la reconnoissance avec laquelle tu le recevras. —

— En premier lieu, à l’égard de ce qui concerne la religion dans cette affaire — (quoique le feu qui me monte au visage me fasse apercevoir que je rougis en te parlant sur ce sujet ; — quoique je sache, en dépit de ta modestie qui nous le laisseroit ignorer, que tu ne négliges aucune de ses pieuses pratiques), il en est une cependant que je voudrois te recommander d’une manière plus particulière, pour que tu ne l’oubliasses point, du moins pendant tout le temps que dureront tes amours. — Cette pratique, frère Tobie, c’est de ne jamais te présenter chez celle qui est l’objet de tes poursuites, soit le matin, soit le soir, sans te recommander auparavant à la protection du Dieu tout puissant, pour qu’il te préserve de tout malheur —

Tu te raseras la tête, et tu la laveras tous les quatre ou cinq jours, et même plus souvent, si tu le peux, de peur qu’en ôtant ta perruque dans un moment de distraction, elle ne distingue combien de tes cheveux sont tombés sous la main du temps, et combien sous celle de Trim. —