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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/460

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cher Tobie, que rien n’est plus sérieux que les fins du mariage. —

— Attache toujours une épingle à ton jabot avant d’entrer chez elle. —

Si elle te permet de t’asseoir sur le même sopha, et qu’elle te donne la facilité de poser ta main sur la sienne, résiste à cette tentation. — Tu ne saurois toucher sa main, sans que la température de la tienne lui fasse deviner ce qui se passe en toi. Laisse-là toujours dans l’indécision sur ce point et sur beaucoup d’autres. — En te conduisant ainsi, tu auras au moins sa curiosité pour toi ; et si ta belle n’est pas encore entièrement soumise, et que ton âne continue à regimber, (ce qui est fort probable) tu te feras tirer quelques onces de sang au-dessous des oreilles, suivant la pratique des anciens Scythes, qui guérissoient par ce moyen les appétits les plus désordonnés de nos sens.

Avicenne est d’avis que l’on se frotte ensuite avec de l’extrait d’ellébore, après les évacuations et purgations convenables ; — et je penserois assez comme lui. Mais surtout ne mange que peu, ou point de bouc ni de cerf ; — et abstiens-toi soigneusement, c’est-à-dire, autant que tu le pourras, de