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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/52

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mouvemens particuliers, que dans la mécanique intérieure d’une pendule à secondes.

Parmi ces mouvemens il y en avoit un, et c’est celui dont je parle, qui peut-être n’étoit pas, à tout prendre, aussi singulier que beaucoup d’autres ; mais dont l’effet étoit tel, qu’il ne pouvoit se passer dans le sallon aucune motion, querelle, harangue, dialogue, projet, ou dissertation, que sur le champ il n’y en eût la copie, le pendant, la parodie, dans la cuisine.

Pour entendre ceci, il faut savoir que toutes les fois que quelque message extraordinaire ou quelque lettre arrivoit au sallon, — ou que l’entrée d’un domestique sembloit interrompre la conversation, et qu’on avoit l’air d’attendre qu’il fût sorti pour la continuer, — ou que l’on appercevoit quelque apparence de nuage sur le front de mon père ou de ma mère ; — enfin, dès que l’on supposoit que l’affaire qui se traitoit dans le sallon valoit la peine qu’on l’écoutât, la règle étoit de ne pas fermer entièrement la porte, et de la laisser tant soit peu entr’ouverte, — de trois ou quatre lignes seulement, — précisément comme ma mère la trouva en passant dans le corridor. — Le mauvais état des gonds, (état auquel on se donnait bien