Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/521

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent extrêmes. — Je les suppose tels, dit mon oncle Tobie. — Et quand on est aussi à son aise que vous, continua mistriss Wadman, — aussi heureux, capitaine Shandy, et par vous-même, et par vos amis, et par vos amusemens, — je ne conçois pas en vérité quelles raisons peuvent vous engager à changer d’état. » —

« Ces raisons, dit mon oncle Tobie, se trouvent tout au long dans un livre de prières. »

Jusques-là mon oncle Tobie s’avançoit avec ordre, tenant la pleine mer, et laissant mistriss Wadman louvoyer sur le golphe. —

« Quant aux enfans, dit mistriss Wadman, quoique ce soit peut-être la fin principale du sacrement, et sans doute le désir naturel de tous les parens, — cependant il faut convenir que les peines qu’ils nous causent sont assurées, et les consolations qu’ils nous promettent incertaines. — Eh ! comment, mon cher monsieur, nous paient-ils de tous les maux d’une grossesse ? Quelle compensation à ses vives et tendres alarmes, peut espérer la mère souffrante et foible qui les met au monde ? — Je déclare, dit mon oncle Tobie, ému de pitié, je déclare que je n’en connois