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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/60

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avec négligence ou mal-adresse, — s’il l’eût jeté devant lui, ou de côté, ou en arrière, ou dans autre direction quelconque, — ou si, en lui donnant la meilleure direction possible, il l’eût laissé tomber d’une air gauche, hébété, effaré ; — enfin si, pendant ou après la chute, Trim n’eût pas eu l’expression de tête, et l’attitude qui devoit l’accompagner, tout étoit manqué, et l’effet du chapeau sur le cœur étoit perdu.

Ô vous, qui gouvernez ce grand univers et ses grands intérêts avec les machines de l’éloquence, vous qui tenez dans vos mains la clef des cœurs, qui les échauffez, et les refroidissez, et les adoucissez, et les amolissez à votre gré : —

Vous qui tournez et retournez les passions avec cette grande manivelle, et qui, par ce moyen, conduisez les hommes où il vous plaît : —

Vous enfin qui menez, — et (pourquoi pas aussi) vous qui êtes menés comme des dindons au marché, avec un bâton et un chaperon rouge, — méditez, méditez, je vous en prie, sur le vieux chapeau de Trim !