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Page:Sterne - Œuvres complètes, t3-4, 1803, Bastien.djvu/86

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un nez ridiculement raccourci ; témoin mon bisayeul. — Pan, — le châssis retomba sur nous comme un éclair. — Tout est perdu ! s’écria Suzanne, tout est perdu ! je n’ai plus qu’à me sauver.

Elle vouloit s’enfuir chez ses parens ; la maison de mon oncle Tobie lui parut un asile plus assuré. — Suzanne y vola.



CHAPITRE XX.

Complices découverts.


Le caporal pâlit d’effroi quand Suzanne lui raconta l’accident de la fenêtre, avec toutes les circonstances de ce meurtre (car c’est ainsi qu’elle l’appelloit). Comme dans les affaires de cette nature, ce sont souvent les complices qui sont tout, la conscience de Trim l’avertit qu’il étoit aussi coupable que Suzanne ; — et, suivant ce principe, mon oncle Tobie avoit autant de part au meurtre que chacun d’eux. — Ainsi la raison ni l’instinct, ensemble ou séparés, ne pouvoient avoir guidé les pas de Suzanne vers un asile plus propice.

Je pourrois laisser cette énigme à deviner au lecteur ; mais pour former seulement une