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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/100

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LE POULS.
Paris.


Les petites douceurs de la vie en rendent le chemin plus uni et plus agréable. Les grâces, la beauté disposent à l’amour ; elles ouvrent la porte de son temple, et on y entre insensiblement.

Je vous prie, Madame, d’avoir la bonté de me dire par où il faut prendre pour aller à l’Opéra comique. Très-volontiers, Monsieur, dit-elle en quittant son ouvrage.

J’avois jeté les yeux dans cinq ou six boutiques, pour chercher une figure qui ne se renfrogneroit pas en lui faisant cette question. Celle-ci me plut et j’entrai.

Elle étoit assise sur une chaise basse dans le fond de la boutique, en face de la porte, et brodoit des manchettes.

Très-volontiers, dit-elle en posant son ouvrage sur une chaise à côté d’elle, et elle se leva d’un air si gai, si gracieux, que si j’avois dépensé cinquante louis dans sa boutique, j’aurois dit : cette femme est reconnoissante.

Il faut tourner. Monsieur, dit elle en ve-