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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/139

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LE CAPTIF.
Paris.


L’idée du sansonnet en cage me suivit jusque dans ma chambre…… Je m’approchai de la table, et la tête appuyée sur ma main, toutes les peines d’une prison se retracèrent à mon esprit… J’étois disposé à réfléchir, et je donnai carrière à mon imagination.

Je voulus commencer par les millions de mes semblables qui étoient nés pour l’esclavage… Mais trouvant que cette peinture, quelque touchante qu’elle fût, ne rapprochoit pas assez les idées de la situation où j’étois, et que la multitude de ces tristes groupes ne faisoit que me distraire…

Je me représentai donc un seul captif renfermé dans un cachot… Je le regardai à travers de sa porte grillée, pour faire son portrait à la faveur de la lueur sombre qui éclairoit son triste souterrain.

Je considérai son corps à demi usé par l’ennui de l’attente et de la contrainte, et je compris cette espèce de maladie de cœur qui provient de l’espoir différé........ Je le