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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/191

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l’injure du temps, que j’eus bien de la peine à le déchiffrer… J’en abandonnai même la lecture, et j’écrivis une lettre à mon ami Eugène… Mais je repris le chiffon. Impatienté de nouveau, je t’écrivis aussi, ma chère Eliza, pour me calmer ; mais irrité par la difficulté de débrouiller le maudit papier, je le repris encore, et cette difficulté que j’éprouvois à le comprendre n’en faisoit qu’augmenter le désir.

Le dîner vint. Je réveillai mes esprits par une bouteille de vin de Bourgogne, et je repris ma tâche. Enfin, après deux ou trois heures d’une application presqu’aussi profonde que jamais Gruter ou Spon en mirent pour pénétrer le sens d’une inscription absurde, je crus m’apercevoir que je comprenois ce que je lisois… Mais pour m’en assurer davantage, je m’imaginai qu’il n’y avoit pas de meilleur moyen que de le traduire en anglois, pour voir la figure que cela feroit… Je m’en occupai à loisir comme un homme qui écrit des maximes ; tantôt en faisant quelques tours dans ma chambre, tantôt en me mettant à la fenêtre ; puis je reprenois ma plume. À neuf heures du soir, j’eus enfin achevé mon travail. Alors je me mis à lire ce qui suit.