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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/29

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Les Voyageurs innocent et infortunés,
Les simples Voyageurs ;


Et enfin, s’il vous plaît,

Le Voyageur sentimental, ou moi-même, dont je vais rendre compte. J’ai voyagé autant par nécessité, et par le besoin que j’avois de voyager, qu’aucun autre de cette classe. Je sais que mes voyages et mes observations seront d’une tournure différente que celle de mes prédécesseurs, et que j’aurois peut-être pu exiger pour moi seul une niche à part ; mais en voulant attirer l’attention sur moi, ce seroit empiéter sur les droits du Voyageur vain ; et j’abandonne cette prétention, jusqu’à ce qu’elle soit mieux fondée que sur l’unique nouveauté de ma voiture.

Mon lecteur se placera lui-même, comme il voudra, dans la liste. Il ne lui faut, s’il a voyagé, que peu d’études et de réflexions, pour se mettre dans le rang qui lui convient. Ce sera toujours un pas qu’il aura fait pour se connoître ; et je parierois que, malgré ses voyages, il a conservé quelque teinture et quelque ressemblance de ce qu’il étoit avant qu’il ne les commençât.

L’homme qui le premier transplanta des ceps de vigne de Bourgogne au cap de Bonne-