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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/331

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de compenser le défaut de jeunesse par l’esprit et la bonne humeur… Swift n’aima jamais sa Stella, Scarron sa Maintenon, ou Waller sa Sacharissa, comme je voudrois t’aimer et te chanter, ô femme de mon choix ! tous ces noms, quelque fameux qu’ils soient, disparoîtroient devant le tien, Eliza… Mandez-moi que vous approuvez ma proposition, et que semblable à cette maîtresse dont parle le Spectateur, vous aimeriez mieux chausser la pantoufle d’un vieux homme, que de vous unir au gai et jeune voluptueux… Adieu ma Simplicia.

Je suis tout à vous,
Tristram.


LETTRE X.


Ma chère Eliza,


J’ai été sur le seuil des portes de la mort… Je n’étois pas bien la dernière fois que je vous écrivis, et je craignois ce qui m’est arrivé en effet ; car dix minutes après que j’eus envoyé ma lettre, cette pauvre et maigre figure d’Yorick fut prête à quitter le monde. Il se rompit un vaisseau dans ma poitrine,