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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/391

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Si un payen, étranger à notre religion et à ses préceptes de bienfaisance, passoit en voyageant auprès d’elle, n’en auroit-il pas pitié ? Dieu préserve un chrétien de la regarder, et de prendre l’autre côté du chemin.

Ah ! qu’au contraire et conformément à la leçon du Seigneur, il panse ses blessures, qu’il verse la consolation dans le cœur d’une femme que la main de Dieu a frappée. Qu’il imite le transport d’Élisée en disant à cette veuve affligée : Voyez, votre fils vit. Il vit par ma charité, et pour tous les desseins qui rendent la vie désirable pour être un homme de bien et un sujet fidelle ; il va par mes soins être instruit de tous ses devoirs, et des vérités du monde à venir ; quant au monde présent, il va apprendre à aimer un travail honnête, et à manger pendant toute sa vie le pain de la joie et de la reconnoissance.

Que la paix et le bonheur reposent sur celui qui conduit ainsi vers Jésus-Christ les enfans qu’il aime. Que leurs bénédictions s’accumulent autour de sa tête : que Dieu le secoure dans ses besoins, et lorsqu’il est étendu sur son lit de douleur, ô Dieu ! donne lui, pour les largesses qu’il a répandues sur tes enfans, ce que le monde ne peut lui donner ni lui ravir. Ainsi soit-il.