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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/396

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blâmable par la chose en elle-même que par son abus, Salomon, dont les excès insultèrent aux privilèges du genre humain, Salomon fut encore plus étonnant, par le même plan de luxe qui lui rendit nécessaires quarante mille écuries, il se méprit dans le calcul de ses besoins, et se donna mille sept cent femmes et trois cent concubines.

Homme sage ! homme abusé ! si tes belles maximes et tes judicieux proverbes n’eussent amendé tes folles pratiques, où en serois-tu ? trois cent… détournons nos pas, mes frères, d’une pierre d’achoppement aussi dangereuse.

Notre lévite n’en eut qu’une, le texte hébreu dit même une épouse concubine, pour la distinguer de cette espèce vile qui marche dans l’obscurité de la nuit sous le toit du débauché, et qui se glisse dans la porte ouverte pour elle. Nous savons par des commentateurs que dans l’économie juive, elles ne différoient des véritables épouses que dans quelques cérémonies et stipulations extérieures, et qu’elles se livroient à leur époux (on le nommoit ainsi) de bonne foi et avec affection.

Le lévite avoit sans doute besoin de partager avec une compagne sa triste solitude, et de remplir d’un objet aimé le vide de