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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/437

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le Dieu de la justice règne encore sur nous. Quelqu’outrage que notre bassesse nous attire de la part des gens sans discernement et sans pitié, nous marchons à la présence du plus grand, du plus généreux des êtres ; il est également éloigné de la cruauté, de la petitesse, et de cette foule de passions viles avec lesquelles nous nous insultons à tout moment.

N’espérons pas de conquérir la partie méchante du genre humain ; si jamais nous pouvions triompher de ses préjugés, ce seroit en pratiquant les vertus dont Dieu nous a donné l’exemple. Il est vrai que cette pratique peut être vaine et inutile ; mais si ces effets sont perdus, tout n’est pas perdu avec eux ; car si nous ne triomphons pas du monde, en faisant nos efforts, nous triompherons de nous-mêmes, et nous jeterons dans notre propre cœur les fondemens éternels de notre tranquillité et de notre bonheur. Ainsi soit-il.