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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/473

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et cherchoit tous les moyens de la rendre plus immense.

Avec quel plaisir un prédicateur enrichiroit son discours en y cousant les maximes des anciens et des modernes sur l’amour de l’argent, il vous informeroit,

« Que la pauvreté manque de quelque chose, et l’avarice de tout.

» Qu’un avare a des richesses comme un malade la fièvre, pour en être tyrannisé et non pour leur commander ; que l’avarice est le vêtement le plus voisin de l’ame, le dernier vice qu’elle dépouille. »

Combien notre Sauveur sait mieux parler à nos cœurs quand il nous dit, que la vie de l’homme ne consiste pas dans l’abondance des choses qu’il possède, la seule comparaison du câble et du passage étroit qu’on lui ouvre, exerce une puissance plus coërcitive, que les sentences de la philosophie.

Je vais tâcher de déduire quelques autres réflexions de cette histoire sacrée, et de les rendre applicables à la vie humaine.

Il n’y a rien qui intéresse plus notre bonheur, que de se former de justes idées sur les hommes et les choses ; car à proportion que nous acquérons cet art difficile, nous nous nous rendons agréables au monde, et