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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/495

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Sauveur. Vous les connoîtrez aux fruits qu’ils porteront.

On ne peut séparer la religion et la morale, anciens amis et fidelles alliés, sans les déshonorer et les perdre toutes les deux. Celui qui voudroit le tenter seroit leur ennemi commun ; ne comptez ni sur sa piété, ni sur ses mœurs.

Je n’ajouterai à ce discours que deux ou trois maximes déduites de mon sujet.

1°. Toutes les fois qu’un homme déclame contre la religion, ce n’est pas sa raison, mais ses passions qui dictent son langage. Une mauvaise vie et une bonne croyance sont deux voisins turbulens et incommodes qu’il faut séparer pour obtenir la paix.

2°. Quand un tel homme vous dit qu’une chose est contraire à sa conscience, c’est comme s’il vous disoit qu’un mets est contraire à son estomac. Le manque d’appétit est généralement la cause d’un pareil aveu. Ne vous confiez, en un mot, en rien à celui qui n’a pas une bonne conscience en tout.

Ressouvenez-vous encore de cette distinction, mille s’y sont mépris. Votre conscience n’est pas une loi ; c’est Dieu et la raison, qui ont fait la loi, et ont placé en nous