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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/548

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ment particulier : et que des nations plus grandes et plus puissantes avoient été chassées devant eux, et leurs terres abandonnées aux vainqueurs, pour en jouir à jamais.

C’est ce qu’ils dévoient apprendre à leurs enfans et aux enfans de leurs enfans. Générations heureuses pour lesquelles une pareille instruction fut préparée ! heureuses, en effet, si vous aviez toujours su faire usage de ce que Moïse vous enseigna.

Laissons les Juifs, et tournons nos regards sur nous. L’occasion glorieuse qui nous rassemble, et le souvenir des nombreuses bénédictions accumulées sur nous, depuis que nous comptons parmi les nations, dictent sans peine l’application que nous pouvons nous faire du reproche de Moïse.

Je commence avec le premier ordre des temps. Il produisit la plus grande délivrance à la nation, celle qui nous sauva des ténèbres de l’idolâtrie par la venue subite du christianisme parmi nous, dès le siècle même des Apôtres.

Quoique cette bénédiction semble nous avoir été commune avec d’autres parties du monde ; cependant, quand on réfléchit sur l’éloignement de ce coin de la terre, et sa situation inaccessible en tant qu’île, le peu qu’on