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Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/598

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le damas, vous avez l’air de régner sur ce petit monde de raison et de beauté qui vous entoure.

C’est tout au plus, mon bon ami, s’il y à quarante-huit heures que vous connoissez les aimables personnes dont la société vous ravit et vous enchante. Je ne fais cette observation que pour avoir le plaisir de vous en faire une autre, c’est-à-dire, que vous avez appris l’art vraiment consolant de vous mettre à votre aise avec les dignes gens, lorsque vous avez le bonheur de les rencontrer. Vanité à part, je puis réclamer l’honneur de vous avoir donné pour maxime que, la vie étant si courte, il faut se dépêcher de former les liens tendres et heureux qui l’embellissent. C’est une misérable perte de temps, un soin vil et méprisable, que de prendre, l’un à l’égard de l’autre, les mêmes précautions qu’un usurier qui, pour prêter moins dessus, cherche une paille dans un diamant qu’on lui donne en gage. Non : — Si vous rencontrez un cœur digne d’habiter avec le vôtre, et si vous vous sentez réellement vous-même susceptible d’une pareille union, la chose peut être arrangée en cinq heures tout aussi bien qu’en cinq années.

Salut, ô aimable sympathie ! toi qui peux