Aller au contenu

Page:Sterne - Œuvres complètes, t5-6, 1803, Bastien.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portique du Panthéon… il en sortoit… Ce n’est qu’un vaste cirque pour un combat de coqs, dit il… Je voudrois, lui dis-je, que vous n’eussiez rien dit de pis de la Vénus de Médicis… J’avois appris, en passant à Florence, qu’il avoit fort maltraité la déesse, parce qu’il la regardoit comme la beauté la plus prostituée du pays.

Smelfungus revenoit de ses voyages, et je le rencontrai encore à Turin… Il n’eut que de tristes aventures sur la terre et sur l’onde à me raconter. Il n’avoit vu que des gens qui s’entre-mangent, comme les antropophages… Il avoit été écorché vif, et plus maltraité que Saint-Barthelemi, dans toutes les auberges où il étoit entré.

Oh ! je veux le publier dans tout l’univers, s’écria-t-il. Vous ferez mieux, lui dis-je, d’aller voir votre médecin.

Mundungus, homme dont les richesses étoient immenses, se dit un jour : allons, faisons le grand tour. Il va de Rome à Naples, de Naples à Venise, de Venise à Vienne, à Dresde, à Berlin… et Mundungus, à son retour, n’avoit pas retenu une seule anecdote agréable… ou qui portoit un caractère de générosité… Il avoit parcouru les grandes routes sans jeter les yeux ni d’un côté ni