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Page:Stevenson - Le Maître de Ballantrae, 1989.djvu/227

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des salutations amicales. Je ne saurais dire l’impression singulière que cela me fit de reconnaître l’aventurier Harris. Il me fallait conclure que la main de Mylord l’avait amené ici ; et je poursuivis ma promenade, envahi des pires suppositions. Il était tard quand je rentrai, et Mylord était occupé à faire sa valise pour un voyage.

– Pourquoi donc arrivez-vous si tard ? s’écria-t-il. Nous partons demain pour Albany, vous et moi ; vous n’avez que le temps de faire vos préparatifs.

– Pour Albany, Mylord ? Et dans quel but, grand Dieu !

– Changement d’air, répondit-il.

Et Mylady, qui semblait avoir pleuré, me fit signe d’obéir sans autre réplique. Elle me conta un peu plus tard (quand nous eûmes le loisir d’échanger quelques mots) qu’il avait soudain manifesté son intention après une visite du capitaine Harris, et que toutes ses tentatives, aussi bien pour le détourner de ce voyage que pour obtenir l’explication de son but, avaient eu aussi peu de succès.