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Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/144

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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

— Nous n’avons pas de temps à perdre, monsieur le Docteur, lui cria brutalement le baron. S’il ne vous convient pas de signer sous l’autorité de votre souverain, passez cela à votre voisin. Ou bien, même, vous êtes libre de quitter la table, ajouta-t-il, laissant percer sa mauvaise humeur.

— Je n’accepte pas votre invitation, monsieur de Gondremark ; et mon souverain, comme je continue à le voir avec regret, est encore absent du Conseil, répliqua le docteur avec calme. Et il se remit à sa lecture, pendant que le reste de l’assemblée échangeait des regards inquiets. Madame et Messieurs, dit-il enfin, ce que je tiens ici à la main est tout simplement une déclaration de guerre.

— Tout simplement dit Séraphine, avec un éclair de défi.

— Le souverain de ce pays, continua Gotthold, est dans ce palais même, et j’insiste pour qu’il soit appelé. Il est inutile de fournir mes raisons pour cela… vous avez tous honte de cette trahison projetée.

Le Conseil s’agita comme une mer houleuse ; divers clameurs s’élevèrent.

— Vous insultez la princesse ! tonna Gondremark.

— Je maintiens ma protestation, répondit Gotthold.

Au plus fort de toute cette confusion, la porte s’ouvrit à deux battants, un huissier annonça : « Messieurs, le Prince ! » et Othon, avec son meilleur maintien, entra dans la salle. Ce fut comme