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Page:Stevenson - Le Roman du prince Othon.djvu/182

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CHAPITRE X

GOTTHOLD RÉVISE SON OPINION : CHUTE COMPLÈTE


La comtesse quitta donc le pauvre Othon sur une caresse et un soufflet administrés simultanément. Les bonnes paroles qu’elle avait prononcées au sujet de la princesse et la conclusion tout vertueuse de l’entrevue eussent sans doute dû le charmer. Néanmoins, tout en chargeant le sac d’argent sur son épaule pour aller rejoindre son palefrenier, il se sentait en proie à plus d’une impression pénible. S’être engagé dans la mauvaise voie et être remis dans la droite, c’est là un double échec pour la vanité d’un homme. La découverte de sa propre faiblesse et de son infidélité possible l’avait ébranlé jusqu’au cœur, et l’assurance de la vertu parfaite de sa femme, reçue au même instant et des lèvres mêmes d’une femme peu disposée à la juger avec indulgence, ajoutait à l’amertume de la surprise.

Il fit à peu près la moitié du chemin entre le Mercure volant et la fontaine, avant de voir clair dans ses propres pensées : il fut alors étonné d’y trouver du ressentiment. Il s’arrêta, saisi d’une