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ne voulus point prendre une voiture ni même louer un commissionnaire, qui aurait pu, plus tard, servir de trait d’union entre mon logement et la diligence, c’est-à-dire me rattacher de nouveau à la chaise lie-de-vin et à Aylesbury. Car j’étais bien décidé à rompre pour de bon cette chaîne encombrante, et à recommencer ma vie sous une figure toute nouvelle.

La première chose à faire était de trouver un logement, et de le trouver au plus vite. La chose était d’autant plus urgente que Rowley et moi, avec nos beaux habits et notre masse de bagages, constituions un spectacle des plus remarquables, à cette heure de la journée, dans un quartier de la ville qui nous paraissait fréquenté surtout par les élégants et les belles dames de la ville, ou bien encore par de respectables gros bourgeois rentrant chez eux pour dîner.

Enfin, dans un coin de Saint James’s Square, j’eus le soulagement d’apercevoir, à une fenêtre du troisième étage, un écriteau annonçant un appartement à louer. Le prix et les commodités n’avaient naturellement pour moi aucune importance, dans mon choix d’un logement. « Tout port est bon en temps d’orage » ; c’était un principe dont je connaissais depuis longtemps la justesse. Nous nous hâtâmes donc, Rowley et moi, de nous glisser dans l’entrée de la maison et de grimper l’escalier.

Nous fûmes accueillis par une dame en robe de bombasin, qui avait bien la mine la plus aigre du monde. On aurait dit, à la voir, que sa vie entière avait été désolée par une série de pertes douloureuses, dont la dernière datait à peine du jour précédent ; et c’est d’un mouvement instinctif que je baissai le ton de ma voix, pour lui adresser la parole.

Elle admit qu’elle avait des chambres à louer, et consentit même à nous les montrer. C’était un petit salon et une chambre à coucher, formant une sorte de logis séparé, avec une belle vue sur le Firth et le Comté de Fife. Les deux chambres étaient d’ailleurs fort agréables et meu-