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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/173

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c’est le butin de guerre des possédants, des ennemis.

Les travailleurs ont entre les mains la puissance la plus formidable, s’ils en prenaient une fois conscience et voulaient la mettre en œuvre, rien ne leur résisterait : ils n’auraient qu’à cesser de travailler, qu’à considérer la matière travaillée comme la leur propre et à en jouir. Tel est le sens des agitations prolétaires qui se manifestent de temps à autre.

L’État repose sur l’esclavage du travail. Si le travail devient libre, l’État est perdu.


§2. — Le libéralisme social.


Nous sommes nés libres, or partout où nous jetons les yeux, nous voyons qu’on fait de nous des esclaves au service des égoïstes ! Devons-nous donc être égoïstes aussi ! Dieu nous en garde ! nous voulons plutôt rendre les égoïstes impossibles : nous voulons que tous soient des gueux, nous voulons que tous n’aient rien afin que « tout le monde » possède.

Ainsi parlent les socialistes.

Quelle est cette personne que vous appelez « tout le monde » ? — C’est la « société ». — Mais est-elle douée d’un corps ? — C’est nous qui sommes son corps ! — Vous ? mais vous n’êtes pas un corps ! Toi oui, tu as un corps, toi aussi, toi aussi, mais tous ensemble, vous êtes des corps, vous n’êtes pas un corps. Par conséquent, la société une a des corps à son service, mais elle n’a pas un corps, un, en propre. Comme la « Nation » des politiques, elle n’est rien qu’ « esprit », le corps en elle n’est qu’une apparence.

Dans le libéralisme politique, on entend par liberté de l’homme la liberté qui le fait libre des personnes,