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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/219

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dence » ; suivant elle « l’arbitraire et l’impudence » ne peuvent pas vaincre, elle seule le peut. C’est plutôt le contraire : l’État ne peut être vaincu réellement que par l’arbitraire impudent.

Pour conclure il apparaît que le critique dans sa nouvelle posture ne s’est pas transformé, mais qu’il s’est borné à « redresser une erreur », il est « parvenu à voir clair dans un sujet », mais il va trop loin quand il dit que « la critique se critique elle-même » ; elle ou plutôt lui, le critique, a simplement critiqué son erreur et l’a libérée de « ses inconséquences », s’il voulait critiquer la critique, il devait voir s’il y avait quelque chose dans son hypothèse.

Moi de mon côté Je pars d’une hypothèse en Me prenant pour hypothèse ; mais mon hypothèse ne lutte pas pour son achèvement, comme le fait l’homme ; Je m’en sers uniquement pour en jouir et m’en repaître ; Je me nourris uniquement de mon hypothèse et Je n’existe que tant que Je m’en nourris. C’est pourquoi cette hypothèse n’en est pas une, car comme Je suis l’Unique, je ne sais rien de la dualité d’un moi supposant et supposé (d’un moi ou homme « parfait » et « imparfait ») mais le fait que Je M’absorbe, signifie que J’existe. Je ne Me suppose pas parce qu’à tout instant Je Me pose ou Me crée, mais seulement parce que Je suis, que Je ne suis pas supposé, mais posé, et seulement dans le moment où Je Me pose, c’est-à-dire que Je suis créateur et créature dans la même personne.

Si les hypothèses jusqu’ici existantes doivent disparaître complètement elles ne peuvent de nouveau se résoudre en une hypothèse supérieure, c’est-à-dire en une pensée ou en la pensée même, en la critique. Cette