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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/221

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DEUXIÈME PARTIE


MOI


Au seuil de l’ère nouvelle se tient l’Homme-Dieu. À son issue le Dieu seul se réfugiera-t-il dans l’Homme-Dieu et l’Homme-Dieu meurt-il effectivement quand il n’y a que le Dieu qui meurt en lui ? On n’a pas pensé à cette question. De nos jours on a cru la tâche accomplie quand on eut mené à bonne fin l’œuvre d’éclairement et vaincu Dieu ; on n’a pas remarqué que l’homme a tué le dieu pour devenir à son tour « le seul Dieu qui est aux cieux » . Certes l’au delà qui existe hors de nous a été balayé au loin et la grande entreprise des réformateurs est accomplie, seulement l’au delà en nous est devenu un nouveau ciel et nous sommes appelés à livrer à ce ciel un nouvel assaut. Dieu a dû céder la place non pas à nous, mais à l’Homme. Comment pouvez-vous croire que l’Homme-Dieu soit mort quand le Dieu étant mort, l’Homme vit encore en lui ?