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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/324

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« L’homme ne remplit complètement sa mission que lorsqu’il se sent et se sait membre de l’humanité, et qu’il agit comme tel. L’individu ne peut réaliser l’idée de l’humanité s’il ne s’appuie sur l’humanité entière, s’il n’y puise sans cesse de nouvelles forces, comme Antée ».

On y lit encore : « Le rapport de l’homme à la chose publique est, au point de vue théologique, rabaissé à une pure affaire privée, ce qui est sa négation. » Comme si, au point de vue public, il en était autrement de la religion ! En politique la religion est une affaire privée.

Si au lieu du « devoir sacré », de la « destination de l’homme », de sa « mission d’humanité » et autres commandements, on représente aux hommes qu’en laissant l’État aller comme il va, ils portent atteinte à leurs intérêts personnels, ils seront persuadés sans tirades, et c’est là le moyen qu’il faudra employer au moment décisif, si l’on veut atteindre son but. Au lieu de cela notre auteur ennemi des théologiens dit : « S’il y eut jamais un temps où l’État ait revendiqué tous les siens, c’est bien le nôtre. » — « L’homme qui pense voit dans la participation à la théorie et à la pratique de l’État, un devoir, un des devoirs les plus sacrés qui lui incombent » et ensuite il examine de plus près « la nécessité absolue que chacun participe à l’État ».

Politique est et demeure de toute éternité celui qui a l’État dans la tête ou dans le cœur, ou dans les deux, celui qui est possédé de l’État, celui qui croit à l’État.

« L’État est l’instrument indispensable au développement total de l’humanité. » — Certes, tant que nous