Aller au contenu

Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

usage bien peu courant comme le prouve la précédente objection qui donne au mot « égoïste » une acception méprisante. Il faut pourtant que l’on sache que cette façon de voler n’est pas méprisable et qu’elle annonce le fait pur d’un égoïste conséquent avec soi.

C’est seulement quand je n’attends ni des individus, ni de la masse ce que je puis me donner à moi-même, c’est seulement alors que je m’échappe des lacets de l’amour ; la plèbe cesse d’être la plèbe dès qu’elle prend. Ce n’est que la peur de prendre, la peur du châtiment corrélatif qui fait la plèbe. La seule sentence : « Voler est un péché, un crime » la crée, et si elle reste ce qu’elle est, c’est sa faute, parce qu’en laissant prévaloir cette sentence, elle agit à l’instar de ceux qui ont un intérêt égoïste (pour leur renvoyer leur mot) à exiger qu’elle soit respectée. Bref c’est l’inconscience où nous sommes de cette vérité, c’est la vieille conscience du péché qui porte toute la faute.

Si les hommes arrivent à perdre le respect de la propriété, chacun aura de la propriété, de même que tous les esclaves deviendront hommes libres aussitôt qu’ils n’estimeront plus le maître comme un maître. En cette affaire, les associations multiplieront les moyens de l’individu et établiront solidement sa propriété contre les attaques.

Dans l’idée des communistes, la communauté doit être propriétaire. Mais au contraire, Je suis propriétaire et Je me borne à m’entendre avec les autres sur ma propriété. Je suis propriétaire, mais la propriété n’est pas sacrée. Serais-je simplement possesseur ? Non, jusqu’ici on n’était que possesseur, assuré de la possession d’une parcelle, par la raison qu’on laissait les autres en possession d’une parcelle ; mais maintenant, tout