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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/358

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déclariez « pécheur et criminel » quand il ne veut pas vivre à votre guise, parce qu’il trouve moyen de se procurer par lui-même quelque bien. Vos présents le trompent et le contiennent. Défendez votre propriété, vous serez fort ; si, au contraire, vous voulez continuer votre tactique de présents et obtenir d’autant plus de droits politiques que vous pouvez donner plus d’aumônes (taxes des pauvres) cela marchera tant que vos obligés laisseront aller la chose[1].

D’ailleurs la question de la propriété ne se résout pas aussi facilement que les socialistes et même les communistes le rêvent. Elle n’a de solution que dans la guerre de tous contre tous. Les pauvres ne deviennent propriétaires que quand ils se lèvent, se soulèvent, s’élèvent. Donnez-leur en deux fois autant, ils voudront encore et toujours avoir plus ; car ce qu’ils veulent, c’est qu’il n’y ait plus rien à leur donner.

On demande : qu’arrivera-t-il quand les non-possédants prendront une résolution virile ? De quelle façon se fera le nivellement ? Demandez-moi aussi bien de prédire dans quelles circonstances naîtra un enfant. Que fera l’esclave quand il aura brisé ses chaînes, attendez et vous verrez.

Dans sa brochure, dont la forme n’a pas plus de valeur que le fond (« Personnalité du propriétaire en face du socialiste et du communiste »), Kaiser espère que l’État opérera lui-même un nivellement des fortunes. Toujours l’État, le papa ! On considérait l’Église comme la mère des fidèles ; aujourd’hui c’est l’État qu’on nous présente sous les traits d’un père prévoyant.

  1. Dans un Registrations bill pour l’Irlande, le gouvernement anglais émit le projet de donner la qualité d’électeur à ceux qui paieraient cinq livres sterlings comme taxe des pauvres.