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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/364

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nus ; au contraire, ton travail et tes œuvres montent en valeur. Nous considérons maintenant ta victoire sur les choses comme autrefois ta possession des choses ! C’est ton travail qui est ta richesse ! Tu n’es maître ou propriétaire que de la chose acquise par le travail, non de la chose acquise par l’héritage. Mais comme en ce temps toute chose est héritée et que chaque groschen que tu possèdes porte l’empreinte non du travail mais de l’héritage, il faut que tout soit refondu.

Mais ma fortune, suivant l’opinion des communistes, se borne-t-elle à mon travail, et ne consiste-t-elle pas plutôt dans tout ce que je puis faire ? Et la société des travailleurs ne le reconnaît-elle pas expressément quand elle assume l’entretien des malades, des vieillards, des enfants, bref de tous ceux qui sont incapables de travailler. Ceux-là peuvent encore bien des choses, par exemple conserver la vie au lieu de se l’enlever. S’ils ont le pouvoir de vous faire désirer qu’ils continuent à vivre, c’est qu’ils ont un pouvoir sur vous. Car vous n’avez rien à accorder à qui littéralement n’a aucune action sur vous, et il peut bien disparaître sans que vous en ayez souci.

Ainsi, tout ce que tu peux, voilà ta fortune. Si tu peux procurer du plaisir à des milliers, des milliers t’honoreront pour cela, car il serait en ton pouvoir de ne pas le faire, c’est pourquoi ils doivent t’acheter ce plaisir. Mais si tu ne peux faire plaisir à personne, tu peux mourir de faim.

Ne dois-je pas maintenant, moi qui ai beaucoup de moyens, avoir quelque avantage sur les moins capables ?

Nous vivons dans la totalité ; ne puis-je alors me