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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/394

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français, entre autres, ne conteste pas la liberté de la presse comme droit de l’Homme, mais il exige de l’individu la garantie qu’il est réellement Homme, car ce n’est pas à l’individu, mais à l’Homme qu’il attribue cette liberté.

On m’a enlevé ce qui est à moi en propre, précisément sous le prétexte que ce n’est pas humain. On a laissé l’Humain intact en moi.

La liberté de la presse ne peut créer qu’une presse responsable ; l’irresponsable ne peut naître que de la propriété de la presse.




Chez tous les peuples qui vivent religieusement, le commerce entre les hommes est dominé par une loi expresse qu’on peut parfois, égaré dans le péché, oublier de suivre, mais dont on n’ose jamais contester la valeur absolue ; c’est la loi de l’amour. Ceux-là même qui paraissent en combattre le principe ne lui sont pas encore devenus infidèles, car, eux aussi, ils ont encore de l’amour et même ils aiment « l’homme et l’humanité ».

Le sens de cette loi se formule ainsi : tout homme doit avoir quelque chose qu’il place au-dessus de lui-même. Tu dois mettre à l’arrière-plan ton « intérêt privé », quand il s’agit du salut des autres, du bien de la patrie, de la société, de l’humanité, de la bonne cause, etc. Patrie, société, humanité, etc., sont supérieures à ta personne et ton intérêt privé doit le céder au leur, car tu ne dois pas être égoïste.

L’amour est une vaste exigence religieuse qui ne se borne pas à l’amour pour Dieu et pour l’homme, mais