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Page:Stirner - L’Unique et sa propriété.djvu/477

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faire des réformes, il peut renverser les principes dominants du siècle, toujours ses aspirations le reporteront vers de nouveaux principes et de nouveaux maîtres, toujours il voudra instituer une vérité plus haute ou plus « profonde », toujours faire revivre un culte, toujours proclamer un esprit appelé à dominer, établir une loi pour tous.

N’y a-t-il même qu’une vérité à laquelle l’homme doive conserver sa vie et ses forces, parce qu’il est homme, il est par là-même soumis à une règle, à une domination, à une loi, etc., il est vassal. Une telle vérité ce sera par exemple l’Homme, l’humanité, la liberté, etc.

À cela on peut répondre : si tu veux par la pensée élargir le champ de la connaissance, cela dépend de toi, sache seulement que si tu as la volonté d’atteindre à quelque supériorité, il y a des problèmes nombreux et ardus à résoudre, et tu ne peux aller plus loin que si tu en viens à bout. Ainsi, tu n’as ni le devoir ni la mission de t’occuper de pensées (idées, vérités), mais si tu le veux, tu feras bien de mettre à profit les résultats déjà acquis par d’autres en vue de la solution de ces questions difficiles.

Certes, celui qui veut penser a une tâche que, consciemment ou non, il s’impose avec cette volonté ; mais personne n’a la tâche de penser ou de croire. Dans le premier cas, cela peut s’exprimer ainsi : tu ne vas pas assez loin, tu as un intérêt étroit et borné, tu ne vas pas au fond de la chose, bref tu ne t’en rends pas complètement maître. Mais d’autre part, aussi loin que tu peux aller chaque fois, tu es au but, tu n’as pas la mission d’aller plus loin et tu procèdes comme tu veux et comme tu peux. Il en est de cela comme de tout autre