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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/120

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Dialogue sur une belle tombe


François Talbot s’était levé. Comme on tire un rideau qui voile une fresque illustre, une immense tristesse parut effacer sur son visage l’ardente expression du rêve. Il n’y avait plus rien de hagard dans ses yeux ; on y sentait l’approche de cette pluie qui n’éteint pas le feu.

— Je rêvais, dit-il. Ainsi, le matin, je me réveille. Parfois j’ai dormi, toute la nuit, d’un effrayant sommeil, écrasé, écrasant. Je me retrouve avec ma pensée, comme une masse de plomb au fond d’un