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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/168

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l'est pas, non plus, de la vanter. Mettez donc la sourdine à ces bruyantes litanies de la raison : elle n’est pas bonne ; elle n’est pas sainte ; elle n’est pas secourable. Elle est le miroir sans cœur de la Nécessité.


Hélas, je sais la loi de fer et de diamant : la claire, étincelante et déchirante Nécessité. Je la sais ; j’y suis une meilleure pierre de touche qu’eux. De toutes mes douleurs, c’est la plus terrible, — c’est la dernière.

Je le sais, je le sais : la nouvelle m’en vient de ce rayon, tombé de Sirius ou de la Lyre, et d’une telle nécessité qu’il a fallu un nombre égal à la somme de tous les univers ensemble, sans omettre un seul atome, pour qu’il tombât, ce soir, justement sur moi, malheureux, et qu’il