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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/181

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Cher frère, quel jour ce sera, celui où je vais te revoir… Ha, s’il était ici… » Il sourit encore. « Il aimerait ce pays… Il aurait voulu noter la mélodie du fifre, douce et plaintive… — Il faudra que je la garde dans ma mémoire, et que je la lui répète de souvenir. Ce Japon est si beau !… Il n’est pas si puéril qu’on veut le dire. Si c’est un jouet, il sort de la main des fées… Poupées, c’est bientôt dit. Je suis content de l’avoir vu… Mais pourtant, pourtant, quand serai-je là-bas ? Rien ne vaut le pays, quand on souffre. On ne se rétablit que sous les yeux de ceux qui nous sont chers et qui nous aiment… ces regards seuls guérissent toute blessure… Ici… Quoi, j’aurais pu y rester ? » — Il frissonne ; et il se dit, en souriant : « L’air se fait plus vif… À la réflexion, j’ai peur, il me semble ? Hé bien, il ne