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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/213

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La tendresse fraternelle


La profonde tendresse, âme de tout amour, les frères qui s’aiment, la connaissent. Le grand cœur des amis est en eux ; et si le choix a fait cette amitié parfaite, la nature les a d’abord inclinés à le faire. Tout cède à cet amour, qui ne demande rien pour soi, et qui reçoit sur le champ toute la joie qu’il donne. Rien n’est plus pur que cet amour ; c’est celui de la chair pour sa chair, de l’artère pour la veine, d’une moitié du cœur pour l’autre. La branche ne sait pas jusqu’où elle aime