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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/255

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Sanglots sur la route


O vos, qui transitis


Le couchant rougoie. La blessure du ciel coule. La plaie a le feu de la fièvre. Le sang de l’occident inonde l’horizon de sa pourpre douloureuse. La route est noire. Je suis seul, dans une forêt d’arbres morts. La dernière lueur du jour me regarde avec méchanceté à travers les branches. Je suis loin de tout ; ma tête brûle et je tremble de froid.

— Ô vous, qui passez sur le chemin, à l’orée du bois où je souffre, pourquoi