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Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/263

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ta main dans la mienne ? Où es-tu, ma chère pitié, dans quel abîme, pour ne pas me répondre dans ces abîmes du chagrin ?


— Je suis là, pauvre frère. Écoute docilement, cher dépossédé, et obéis. Il faut te soumettre.

— Toi ? Toi ? Ha…

— Ne pleure pas ainsi.

— Mais toi aussi tu pleures.

— De tristesse, sur ta douleur. Soumets-toi.

— Je ne puis au destin. Mais à la douleur, je me donne.

— Soumets-toi à la vie, pauvre frère. Il faut vouloir.

— Ah, pourquoi le faut-il ?…

— Il le faut, parce que tu vis.

— Je ne puis être consolé.