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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/207

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mains d’Anatole, Jérôme lui dit avec l’accent de la plus tendre pitié :

— Anatole… mon ami, toi que j’appelais mon frère… Oh ! mon Dieu… mais pour railler si misérablement ce qu’il y a au monde de plus sublime : le génie pauvre et illustre ! ta raison est donc obscurcie ? Pour épancher tant de fiel, ton âme est donc profondément ulcérée ? Pour être devenu si méchant, tu as donc beaucoup souffert ?

— Oui ! — s’écria Ducormier, les traits décomposés par la haine et la rage, — oh ! oui, j’ai souffert !… Mais ces tortures n’auront pas été vaines ?… Patience, patience !… le martyr, un jour, deviendra bourreau !

Il y eut dans l’accent, dans la physiono-