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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/312

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doux moments à ces excellents cœurs. Ce n’est pas tout : j’étais pauvre ; au sortir du collège, une vocation irrésistible m’entraînait vers les sciences naturelles ; c’est à peine si, malgré son bon vouloir, mon digne et bon père pouvait suffire au quart des dépenses nécessitées pour mes nouvelles études, malgré les dures privations que je m’imposais. Joseph Fauveau possédait un petit patrimoine ; il vint à mon aide pendant plusieurs années, et fut pour moi le frère le plus tendre, le plus dévoué. Grâce à son secours et au peu que m’envoyait mon pauvre père, je possédai les moyens et les instruments de travail qui font, hélas ! si souvent défaut à tant de vaillantes intelligences, arrêtées dans leur essor par la misère ; enfin, après de nombreux soucis, des luttes cruelles,