Aller au contenu

Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 4, 1851.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai revu madame Bonaquet avec un vif plaisir. Avant de vous connaître et de vous aimer (pardon du mot, un peu platonique peut-être), je regardais ma cousine comme une folle, déshonorante pour notre maison. N’avait-elle pas eu l’audace inouïe d’épouser en tout bien, tout honneur, l’homme distingué qu’elle adorait ! Je ne sais pourquoi, je ressens maintenant pour elle une vénération singulière.

J’ai donc accueilli ma cousine à merveille ; elle m’a paru embarrassée, émue, mais très bienveillante ; enfin, s’autorisant de la différence d’âge qui existe entre nous et de l’affection presque maternelle qu’elle m’a toujours témoignée (elle m’a vue petite fille), elle m’a dit, après une assez longue hésitation.