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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 4, 1851.djvu/38

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brune qu’il avait laissé pousser dans toute sa longueur ; ses vêtements malpropres, en désordre, achevaient de lui donner une apparence misérable et sinistre ; sa taille robuste et élevée s’était, courbée, comme s’il se fût affaissé sur lui-même ; sa physionomie exprimait un singulier mélange d’amertume et d’hébètement ; sa démarche, sans être chancelante, était lourde, indécise ; et faut-il le dire, aux premières paroles que Joseph adressa au docteur, celui-ci s’aperçut qu’une forte odeur d’eau-de-vie s’exhalait de la bouche de son ami. Le pénible étonnement de Jérôme se peignit si lisiblement sur ses traits, que Fauveau lui dit d’une voix lente et creuse.

— Tu me trouves bien changé, hein ! Jérôme ?