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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 4, 1851.djvu/51

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ma vie, n’avais été jaloux, je suis devenu jaloux comme un tigre. Anatole avait beau me vanter la sagesse de Maria, je me disais : Il me cache ses soupçons pour ne pas m’inquiéter ; mais pour sûr mon tort aura été jusqu’ici de ne pas assez surveiller ma femme, d’avoir eu trop de confiance en elle, de ce moment, la jalousie a bouleversé mon caractère ; au lieu d’être comme autrefois, doux et bon pour Maria, je me suis peu à peu montré dur, bourru, méfiant ; je n’avais ni le courage d’avouer ma jalousie, ni le courage de ne pas être jaloux de Maria. Et pourtant elle souffrait avec une douceur d’ange mes injustices, mes duretés, à quoi elle ne comprenait rien ; je la voyais de plus en plus triste, souvent je la surprenais tout en larmes embrassant sa petite fille. Alors Maria me