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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/9

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(En marge) : Sa Majesté promet de retirer ses domaines.

Ces concessions exorbitantes, loin de satisfaire messieurs du clergé, les mettent seulement, ainsi que l’on dit vulgairement, en appétit ; et, certains de pousser le grand roi aux dernières rigueurs contre les protestants, par l’appât des subsides, ils refusent de les lui accorder, malgré les touchantes preuves de bon vouloir qu’il donne. Le prétexte de leur refus est que le don gratuit ne peut être renouvelé qu’après un laps de dix ans, et cinq années à peine se sont écoulées depuis le dernier octroi. La véritable cause du refus du clergé était que Louis XIV, au lieu de souscrire aveuglément à tous les articles proposés, se permettait de demander le temps d’en examiner quelques-uns. En 1670 (expiration du délai décennal), l’intendant des finances vient implorer de l’assemblée cléricale un petit subside de deux millions. Ce don gratuit sera consenti par le clergé aux conditions suivantes, soumises à l’acquiescement du roi.

« Art. 1er. — Les temples bâtis à proximité des églises seront démolis. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art 4. — Qu’il soit défendu aux protestants de s’imposer aucune somme. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art. 5. — Que les réformés soient tenus à l’entretien des églises catholiques. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art. 10. — Que les biens des consistoires leur soient retirés. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art. 14. — Que les réformés soient exclus des consulats. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art 21. — Que, dans leurs écoles, les réformés n’enseignent qu’à lire, écrire et compter. »

(Accordé par Sa Majesté)

« Art 24. — Qu’il soit fait défense aux créanciers des protestants