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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 8.djvu/308

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tard, il devint halluciné ; il parlait a haute voix avec des personnes qu’il croyait voir et entendre.

» Les hallucinations ne sont donc ni de fausses sensations, ni des illusions des sens, ni des perceptions erronées, puisqu’elles subsistent en dehors des objets extérieurs agissant sur les sens (p. 68). Elles sont donc réelles aux yeux du corps et de l’esprit de l’halluciné ? Elles sont donc réelles par rapport à lui ? » (Esquirol, Dictionnaire des Sciences médicales, v. XX, H-B-HEM.)

Enfin, voulez-vous, chers lecteurs, à l’appui des faits précités un fait récent qui date d’hier ?

Nous lisons dans la Presse du 13 octobre 1853 une lettre de l’un de nos anciens collègues à l’Assemblée nationale. Nous avons en lui toute créance, nous connaissons l’élévation de son intelligence, sa grande valeur de légiste, le charme de son esprit, la vigueur de son éloquence, et surtout l’honorabilité de son caractère. Il peut exprimer à cette heure des convictions radicalement opposées aux nôtres ; mais nous ne mettons pas un moment en doute sa parfaite sincérité. Voici sa lettre, citée dans la Presse :

« L’Indépendance belge publie une nouvelle lettre de M. Victor Hennequin, ainsi conçue : » Paris, 11 octobre 1853.

» Monsieur le Rédacteur,

» On m’a assuré que votre journal avait annoncé la prochaine publication de : Sauvons le genre humain ! livre rédigé par moi en collaboration avec l’Ame de la terre.

» Malheureusement, nous ne sommes pas si avancés. Je dis nous ; car je n’ai pas l’orgueil de m’isoler en qualité d’auteur de la puissance qui m’inspire.

» Le Directeur de la librairie a répondu à ma demande d’autorisation pour imprimer par un refus.

» Je suis en appel auprès de M. le Ministre de l’Intérieur, dont je n’ai pas encore reçu le dernier mot.

» Il me serait pénible de tenter une publication hors de France ; et j’espère que le gouvernement de ce pays sera sensible aux observations que voici :

» Mon livre ne discute aucune religion établie.

» Il admet la théorie de Jean Journet, bien connue comme inoffensive, en substituant à l’attraction passionnelle, aveugle et fatale, la conscience et la volonté ; en supprimant la science d’amour ; en plaçant la conservation de la famille et de son intérieur avant les prodiges d’ordre matériel que l’association peut enfanter.

» La théorie que j’enseigne est une théorie de conservation qui respecte toutes les positions et tous les droits. . . . . . . . . . . . 
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