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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 9.djvu/232

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Jeanne Darc sourit avec un amer dédain : John et un autre geôlier s’approchent d’elle afin de la délivrer des fers qu’elle porte à la ceinture et aux pieds. Elle tressaille de dégoût et devient pourpre de pudique honte en sentant les mains de ces hommes toucher, en les déferrant, son corps et ses membres par dessus ses habits, presque en lambeaux ; puis, blessée, non dans un vain orgueil, mais dans sa dignité, à la pensée de paraître devant ses juges presque vêtue de haillons, elle dit au capitaine : — Messire, j’ai là, dans ce coffret, un peu de linge et d’autres vêtements ; veuillez, ainsi que vos hommes, sortir pendant quelques instants, afin que je puisse m’habiller.

le capitaine, éclatant de rire. — Nous, sortir ? pour qu’à notre retour nous te trouvions envolée par quelque magie !… Non, non ! De par le diable, ton patron ! si tu veux changer d’habits, changes-en devant nous, et au lieu de quelques instants, je t’accorderai tout le temps que tu voudras pour ta toilette… je t’aiderai même si tu le veux, ma belle sorcière !…

jeanne darc rougit de confusion, et répond d’une voix ferme. — Allons au tribunal… Que Dieu me soit en aide !…