Aller au contenu

Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 9.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un greffier. — Oui, monseigneur.

un juge. — Et en France, Jeanne, avez-vous de nouveau entendu ces voix ?

jeanne darc. — Oui.

un autre juge. — Selon vous, d’où venaient ces voix ?

jeanne darc, avec un accent de conviction profonde. — De Dieu !

un juge. — Qu’en savez-vous ?

un autre juge. — En quelles circonstances avez-vous été prise à Compiègne ?

autre juge. — Qui vous a dicté la lettre adressée par vous aux Anglais ?

Ces questions incohérentes se croisant coup sur coup, dans le but de troubler les réponses de Jeanne Darc, elle garde un moment le silence et reprend :

— Si vous m’interrogez tous à la fois, messires, je ne pourrai vous répondre à chacun.

l’évêque cauchon. — Enfin, qui vous porte à croire que les voix dont vous parlez étaient divines ?

jeanne darc. — Elles me disaient de me conduire en honnête fille, et qu’avec l’aide de Dieu je sauverais la France !

un juge. — Vous a-t-il été révélé que si vous perdiez votre virginité, vous perdriez votre bonheur à la guerre ?

jeanne darc, rougissant. — Cela ne m’a pas été révélé.

le juge. — Est ce à l’ange saint Michel que vous avez promis de rester pucelle ?

jeanne, avec une chaste impatience. — C’est à mes saintes que j’ai fait mon vœu !

un autre juge. — Ainsi, les voix de vos saintes vous ont ordonné de venir en France ?

jeanne darc. — Oui, pour son salut et pour celui du roi.

l’évêque cauchon. — À cette époque, n’avez-vous pas eu l’appa-