Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 9.djvu/325

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— Elle a osé soutenir effrontément qu’elle avait abjuré par force ! elle persiste à se dire véritablement inspirée de Dieu !

— Quelle insolente menteuse que cette ribaude ! Par saint Georges ! nous eût-elle jamais vaincus sans l’assistance du diable ! nous les premiers archers du monde ! J’étais à la bataille de Patay, où les plus vaillants hommes d’armes d’Angleterre ont été exterminés, j’ai vu de mes yeux des légions de démons s’élancer contre nous à la voix de cette endiablée !

— Ces démons, messire archer… étaient peut-être bien des soldats français ?

— Sang et mort ! croyez-vous les soldats capables de nous vaincre ! C’étaient des démons, par saint Georges ! de vrais démons cornus, griffus, armés d’épées flamboyantes ; ils voltigeaient au-dessus de nos têtes et nous criblaient d’une grêle de pierres et de balles d’artillerie !

— Peut-être bien aussi était-ce le jet furieux de quelques bombardes ou gros canons masqués par un pli de terrain, messire archer ?

— Bombardes et canons de Satan, oui ! mais de France, non !…

— Aussi vrai que notre cardinal a son chapeau rouge sur la tête, si la p… des Armagnacs n’est pas brûlée cette fois, moi et les archers de ma compagnie, nous rôtissons l’évêque Cauchon… comme un porc !

— Ha ! ha ! ha ! bien trouvé, mon Hercule !… l’évêque Cauchon rôti comme un porc !… ha ! ha ! ha !

— C’est trop de délai… À mort la sorcière !

— Veut-on nous faire coucher ici !

— Au bûcher l’hérétique ! 


— À mort la relapse !

— Au bûcher l’invocateresse de démons ! la dissolue !

— L’abuseresse du peuple ! la menteresse !

— La malcréante en la foi de Notre-Seigneur Jésus-Christ !

— Au bûcher l’idolâtre ! l’apostate ! au bûcher vite et tôt !