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Page:Sue - Les misères des enfants trouvés III (1850).djvu/160

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Nous étions là trois victimes de la fatalité. Nous avions bien souffert, nous avions commis bien des actions coupables, notre avenir était sombre, plus sombre encore que notre passé. Et pourtant, dans cet élan divin qui confondait nos âmes, ces souffrances, ce sombre passé, cet effrayant avenir, étaient oubliés. Et ces fautes ! conséquences presque forcées de la misère et de l’abandon, ces fautes ne devaient-elles pas être aussi oubliées, pardonnées par votre paternelle miséricorde et votre justice, ô mon Dieu !… car tout n’était pas flétri, tout n’était pas mort dans l’âme de ceux qui, après avoir failli, étaient encore capables de ressentir si religieusement les célestes enivrements de l’amitié.