CHAPITRE IV.
À mesure que nous nous rapprochions du bourg où nous devions trouver Jeannette, la nouvelle Basquine, ma curiosité devenait de plus en plus impatiente ; la mère Major conduisait la voiture où était la baignoire de l’homme-poisson. La Levrasse occupait le siège couvert de notre grande voiture, où j’étais seul dans l’intérieur avec Bamboche. Aux accès de joie folle que lui causait l’espoir de se rapprocher de Jeannette, succédaient des moments de crainte, d’abattement ; il me disait alors d’une voix altérée :
— Si le père de Jeannette, qui l’aime tant… ne voulait plus la donner à la Levrasse, tiens… je ne sais pas ce que je ferais.
Et sur ce front de treize ans, sur ces traits contractés, éclatait le choc de passions aussi violentes que précoces.
— Rassure-toi donc, — lui disais-je, — si l’on ne veut pas don-